voila une contribution que j'ai faite specialement pour enrichir le debat sue le sujet .
-Acte politique et acte citoyen ?
Les deux concepts sont historiquement et philosophiquement liés. Dans ce cadre général l’interrogation qui peut être posée est la suivante ;
Quelle stratégie politique à suivre pour aboutir aux prémisses de formation de la conscience sociale ?ou bien pour simplifier quelle est la stratégie (politique) a suivre pour instaurer l’éducation de la citoyenneté et la culture de dialogue ?
L’acte politique c’est l’ensemble des actions menées dans un processus pour aboutir aux objectifs tracés ou visés. Ces actions ont besoins d’une planification qui découle de la réalité et l’état des lieux du terrain. Elle est le résultat de la critique, d’analyse et de l’évaluation de l’ensemble des expériences accumulées jusque la dans ce processus, pour arriver a une politique juste et à la cohérence entre la théorie et la pratique, et entre la politique et la stratégie.
Dans le contexte algérien ; l’acte politique a besoin de la lucidité et de l’intelligence vue la complexité de la crise, une crise multidimensionnelle et de projet de société qui secoue le pays depuis 15 ans, résultat de la gestion catastrophique d’un système qui ne pense pas et qui ne se pense pas, otage de son propre choix, un choix suicidaire en favorisant l’alimentation des idéologies obscurantistes réactionnaires dans les différentes politiques de reformes initiés depuis 90 qui ne peuvent aller au-delà de ses propres intérêts rentiers et idéologique archaïque booster définitivement par la politique de réconciliation nationale qui a prouvé son échec et sa limite. Et d’autre part il exerce une politique d’exclusion, d’ignorance, de répression dans tous les domaines contre toutes les forces vives et forces patriotique et démocratiques de la société ou parfois la sanction est très lourde par des emprisonnement de longue temps et dans des conditions terrifiantes . Mais aussi l’échec de toutes les organisations (mouvement associatif, syndicats, parti politique, mouvement citoyen…) et l’élite de la société pour l’instauration d’un état de droit et de justice sociale. La tache du mouvement associatif dans ces conditions est très difficile et elle sera de longue haleine pour des raisons cité plus haut, ce qui demande une réflexion immense pour identifier son champs d’action car il est interpeller de justifier et d’assumer toutes les erreurs du passées pour pouvoir tisser des pans vis-à-vis de la société qui ne crois plus a son élite, ses organisations, et son propre état. Un état caractérise par le phénomène de la corruption et les scandales financiers qui touchent l’ensemble de ses institutions et ses hommes.
Ce pendent cette réflexion doit développer une nouvelle approche sérieuse de la politique avec ses propres concepts pour marquer sa différence et sa propre identité, une identité autonome, même de point éthique de ses membres qui le distinguera de certains cadres associatifs parasitaires qui servent d’appareil de la rente pour des intérêts personnels ou partisanes. Mais surtout le contenue de cette approche (théorique et pratique) doit être armé de pédagogie de la communication, la force de l’observation et d’analyse pour rendre palpable nos objectifs et nos valeurs, celle de la citoyenneté, de démocratie et de la modernité et d’être à la hauteur des nouvelles exigences de la société sur les plans social, éducationnel, culturel, ….etc. afin d’avoir une assise et pouvoir accompagné ou orienté les déférentes mutations qui se produisent dans la société vers le juste chemin de l’accumulation primitive et l’émergence de la conscience sociale qui sont les premiers indices de l’évolutions du citoyen.
Acte citoyen ou action citoyenne ou bien la participation citoyenne?
Pour les historiens des idées politiques, la citoyenneté est vieux thème qui tire ses origines de l'Antiquité et se maintient avec des caractères à peu près semblables jusqu'à nos jours suite a l’évolution de l’humanité.
À la racine, avant que ne se manifestent les perturbations qui affectent la compréhension de la notion de citoyen, il n'est pas difficile de distinguer une conception matricielle, exprimée dès Aristote, mais dont on sait qu'elle se maintient tout au long de la cité antique : la définition du citoyen à partir de son droit à prendre part aux affaires publiques (Nicolet, 1975). « Un citoyen au sens absolu ne se définit par aucun autre caractère plus adéquat que par la participation aux fonctions judiciaires et aux fonctions publiques en général. » (Aristote, III, 1, 1982).
Cette notion de participation est certainement l'un des traits les plus caractéristiques de la citoyenneté, fermement maintenu à travers la longue durée de l'histoire de la citoyenneté. La citation d'Aristote trouve ainsi son écho à peine altéré deux millénaires plus tard, lors de la Révolution française lorsque l'on déclare les droits de l'homme et du citoyen à travers l'idée d'un concours personnel à la formation de la loi (article 6) : « La loi est l'expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation. »
La participation comme action
L'action tout d'abord : participer, c'est se donner les moyens d'agir, soit comme éligible, soit comme élu, soit comme électeur, et même, dans des formes élargies de participation auxquelles réfléchit la science politique contemporaine, à travers la mobilisation sociale, souvent qualifiée de nos jours « d'engagement citoyen ». Ici se joue une conception des rapports de pouvoir (sur la définition des citoyens comme magistrats et « gens du peuple », Platon, 1966, 462a sq), au cœur d'une distinction classique entre le citoyen, activement engagé dans les rapports politiques qu'il contribue à définir, et le « sujet » qui se définit comme soumis (assujetti) au pouvoir. Autrement dit, le citoyen est une espèce « active » de gouverner (Arendt, 1983) alors que le sujet en représenterait la forme « passive ». La conception de la politique s'en trouve transformée : dans une théorie du sujet, elle relève du rapport de soumission entre un agent - le prince - et un patient - le peuple. En revanche, à travers la promotion du citoyen, elle consiste dans un échange de dynamiques de l'un à l'autre, qui finalement aboutit à la démocratie, c'est-à-dire à l'identité entre le peuple des citoyens (le dêmos de l'étymologie) et le pouvoir (le kratos) où le peuple devient le prince, ou du moins, comme le dit Rousseau, le « Souverain », l'acteur suprême : « Cette personne publique, qui se forme ainsi par l'union de toutes les autres, prenait autrefois le nom de Cité et prend maintenant celui [...] de corps politique, lequel est appelé par ses membres [...] Souverain quand il est actif [...]. À l'égard des associés, ils [...] s'appellent en particulier Citoyens. » (Du contrat social, I,
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Cette action a ses conditions, dont la plus importante est certainement qu'elle se présente de manière sélective sous la forme d'un droit : le citoyen n'est pas seulement celui « qui participe » ; il est d'abord, et essentiellement, celui qui a le droit de participer, et tout le monde ne possède pas ce droit. Ce n'est donc pas simplement la théorie de la politique comme action qui engendre la citoyenneté, mais bien le couplage de cette théorie avec sa caractérisation juridique. Pour cette raison, le citoyen n'est pas n'importe qui, et la citoyenneté recouvre toujours une base exclusionnaire : le dispositif antique exclut de la citoyenneté de larges parties de la population, les femmes, les mineurs, les étrangers, les esclaves. De même, la Révolution n'accorde pas la citoyenneté aux enfants, aux miséreux, aux femmes, aux domestiques (Sieyès, 1990) : « Tous les habitants d'un pays doivent y jouir des droits de citoyen passif : tous ont droit à la protection de leur personne, de leur propriété, de leur liberté, etc., mais tous n'ont pas droit à prendre une part active dans la formation des pouvoirs publics ; tous ne sont pas citoyens actifs.
Les deux piliers de la théorie du citoyen
Il y a donc deux piliers à la citoyenneté : un pilier qui s'élève vers une théorie de l'action, un pilier qui s'enfonce dans une conception du droit - situation sobrement résumée par la définition de Philippe Braud : « Citoyenneté : capacité d'exercer les droits liés à la participation politique de type démocratique » (Braud, 1998). Tous deux soutiennent le même édifice : une histoire de la liberté, elle-même liée à l'Occident (Finley, 1984).
De ce fait partent deux rameaux de la citoyenneté antique dont nous pouvons assez aisément suivre les surgeons : d'un côté, celui de la participation, la démocratie ; de l'autre, attaché à l'exercice juridique, l'État de droit. Ou encore : la nation, qui offre le cadre d'exercice moderne de l'action citoyenne, et, symétriquement, les droits de l'homme revêtant un caractère d'universalité, au-delà de tout caractère local de l'exercice de la citoyenneté.
Sans qu'on puisse les identifier totalement avec elle, ces bifurcations successives de la citoyenneté évoquent certainement l'opposition que trace Constant au XIXe siècle entre la liberté des Anciens, consistant à « exercer collectivement, mais directement, plusieurs parties de la souveraineté », et la conception de la liberté qu'ont les Modernes et qu'il décrit comme :
le droit de n'être soumis qu'aux lois, de ne pouvoir ni être arrêté, ni détenu, ni mis à mort, ni maltraité d'aucune manière, par l'effet de la volonté arbitraire d'un ou de plusieurs individus. C'est pour chacun le droit de dire son opinion, de choisir son industrie et de l'exercer ; de disposer de sa propriété, d'en abuser même ; d'aller, de venir, sans en obtenir la permission, et sans rendre compte de ses motifs ou de ses démarches. C'est, pour chacun, le droit de se réunir à d'autres individus, soit pour conférer sur ses intérêts, soit pour professer le culte que lui et ses associés préfèrent, soit simplement pour remplir ses jours et ses heures d'une manière plus conforme à ses inclinations, à ses fantaisies. Enfin, c'est le droit, pour chacun, d'influer sur l'administration du gouvernement [...] » (Constant, 1997).
Dans le contexte algérien : quelle approche ou bien quel pilier dans laquelle la société algérien peut elle se reconnaître ? Mode ancien de la définition de la citoyenneté (caractère local) ou dans mode moderne (universalité) ?