voila un article que j'ai trouvé q.que part .
L’écrivain suédois Henning Mankell enquête depuis quelque temps sur la façon dont les Chinois se comportent en Afrique. Son dernier livre s’appelle « Le Chinois ». Son constat dans Le Nouvel Observateur» du 10 janvier 2008 est frappant : « Ils me font l’effet de nouveaux colonisateurs, ce qui m’est d’autant plus pénible que j’ai grandi dans l’idée que la Chine aidait les pays africains à se libérer. Mon prochain livre a donc aussi pour objet ma propre désillusion. Il y a cinq ans, la Chine a fait une donation au Mozambique, et en a profité pour y envoyer sa propre main-d’œuvre. Une rumeur a bientôt couru selon laquelle ces travailleurs chinois maltraitaient leurs homologues africains déjà sur place, mais le scandale a été étouffé. Cet incident a été pour moi un déclic: je me suis lancé dans des recherches en Chine et en Afrique qui ont abouti à ce livre. »
Henning Mankell, auteur d’une trentaine d’ouvrages traduits en 27 langues dont la célèbre série consacrée à l’inspecteur Kurt Wallander, poursuit : « Et si j’ai écrit ce livre, c’est parce que sur ces agissements je sais des choses que l’on ignore généralement. J’ai vu les Chinois à l’œuvre, au Mozambique et ailleurs en Afrique. La Chine a un problème de surpopulation rurale. Ses 200 millions de paysans ne cessent de s’appauvrir, et un jour ils risquent de se révolter et de « prendre la Bastille », c’est-à-dire de s’attaquer au Parti communiste. Les dirigeants chinois envisagent donc d’exporter le problème et de transplanter en Afrique les paysans les plus pauvres (pas moins de 4 millions d’entre eux!) pour qu’ils y cultivent la terre. C’est une forme terrible de colonisation, et c’est exactement ce qu’ont fait les Portugais autrefois au Mozambique. »
L’algérie, précisément, n’échappe pas à ce phénomène, selon Henning Mankell. « La Chine voit aussi un moyen de résoudre ses problèmes en exportant massivement vers le marché africain. Si vous prenez l’avion de Johannesburg à Harare (Zimbabwe), vous constaterez que presque tous les passagers sont chinois. Ils sont en train de créer une situation sur laquelle les Africains n’ont aucun contrôle. De même, ils envoient en Algérie des milliers d’ouvriers, qui bien souvent étaient des prisonniers en Chine. Cela aussi, on l’ignore souvent. Ce livre, qui brasse beaucoup de questions, sera publié simultanément dans de nombreux pays en mai prochain, deux mois avant les jeux Olympiques de Pékin. »